Traduit en Français par Amandine Deligny
Salut à tous d’Orlando, où je vais passer les prochains jours à la Conférence Nationale de la Fédération Américaine de Publicité, entouré de centaines d’étudiants très doués (tout comme toi, cher lecteur) venant de tout le pays et qui prennent part à la Compétition Nationale de la Publicité Etudiante.
Je suis aussi entouré d’air odieusement lourd, chaud et humide. J’admire les gens du Sud qui sont capables de supporter ça tous les jours sans devenir dingues.
OK, retour à nos affaires. Cassidy a quelques questions pour moi aujourd’hui au sujet du choix entre une école de « nom » et… et bien, les écoles qui ne sont pas si connues.
Bonjour!
J’ai suivi ton blog au sujet des choix de Nancy et d’Elizabeth (école de rêve vs. alternatives financières). La majeure partie du conseil c’est d’essayer d’intégrer « l’école de rêve » pour sa maîtrise.
Je suis, cependant, sur le point de décider où aller pour ma maîtrise. Mon conseiller m’a dit que la plupart des écoles de « grand nom » (comprendre Ivy League* et autres) prennent leur prestige de leur nom ; leur façon d’enseigner n’est pas vraiment différente des autres écoles moins « ivy ». Ceci dit, mon conseiller académique et mes professeurs me disent que pour avoir les meilleures opportunités dans mon domaine (relations internationales, surtout centrées sur la Russie/l’Europe de l’Est, avec un futur job gouvernemental dans le Département d’Etat*), je devrais intégrer une école de « nom ».
En d’autres termes, je partage une partie du dilemme des cas précédents, mais je suis légèrement différente. Je cherche une école pour ma maître, je n’ai aucun rêve à ce niveau et je veux prendre la meilleure décision que ce soit au niveau de ma carrière ou financièrement.
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Quel conseil peux-tu me donner?
Merci,
Cassidy.
Et bien, comme tu m’as sûrement vu dire précédemment sur ce site, il n’y a pas nécessairement une réponse toute faite à ce genre de questions. Alors, on va commencer par quelques conseils généraux et après, on réduira à des conseils plus spécifiques à ta situation.
Parfois, les « écoles de noms » ont leur “nom” pour une raison et d’autres fois, non. J’entends par là que je ne pense pas que les gens soutiendraient le fait que Harvard et Yale sont des clones de, disons, Southeast Missouri State ou Eastern Kentucky. Cependant, il y a aussi de nombreuses écoles publiques qui, en plus de te couter vraiment moins cher, te permettront de t’établir une liste d’opportunités de carrière aussi complète que 99% des grands noms des écoles privées.
Ce qui rajoute un niveau de complexité à l’équation, ce sont les écoles et programmes à l’intérieur de ces grands noms. Disons, par exemple, Cornell. Dans des spécialités telles que le management hôtelier et les relations du travail, Cornell est au top. Mais ça ne veut pas forcément dire que, même si Cornell est une puissance universitaire, le programme de maîtrise en vaut les énormes dépenses comparées à celles d’une école publique, moins chère, mais toute aussi complète.
Rappelle toi aussi que, même si l’enseignement est, comme ton conseiller te l’a suggéré, à peu près le même dans les Ivies et les non-Ivies (une affirmation qui est probablement vraie de temps en temps, mais souvent pas), la vraie question est –est-ce réellement important ?
Ca sonne étrange à dire, mais c’est vrai – ce que tu as APPRIS à l’école n’est pas toujours la raison principale pour laquelle tu obtiens ton job. Après tout, l’employeur ne sait jamais vraiment ce que tu connais – il reçoit juste ton CV (tes dires personnels par rapport à ce que tu connais), il voit l’école où tu es allée et, si tu es chanceuse, il reçoit une lettre de recommandation de source sûre qui dit que tu es carrément géniale.
Et c’est là que les écoles renommées peuvent entrer et entrent en jeu; elles mettent immédiatement ton CV en avant parce qu’elles ont une réputation qui les suit. « Cassidy Smith » ne signifiera sûrement rien à l’employeur, mais « Yale University », oui. Et ça te donne un avantage sur « Cassidy Jones » de « L’Université de Palookaville » ou autre (possiblement très bonne) école publique dont la réputation n’est pas connue instantanément.
Maintenant, après avoir dit ça, regardons ta situation personnelle.
Comme tu l’as dit, “relations internationales” signifie, très probablement, travailler pour le gouvernement et, bien sûr, travailler avec des fonctionnaires d’autres pays. A chaque fois que tu sors des Etats Unis, la valeur des noms de ces écoles augmente parce qu’uniquement le top du top de nos écoles va filtrer dans les esprits en dehors de nos frontières.
Donc, une université publique Américaine de fou telle que l’Université du Michigan –une école phénoménale qui peut rivaliser avec n’importe laquelle des Ivies – souffre toujours d’un manque de réputation à l’étranger face à Harvard, Yale, Princeton ou Stanford, parce que les étrangers ne vont pas avoir 50 de nos meilleures écoles en tête. Ce sera juste le top 5.
Mais là encore, tout est relatif. As-tu déjà des connexions dans le milieu des relations internationales ? (si non, commence à t’en faire, et rapidement.) Si oui, alors tu as une bonne chance de décrocher un bon job même sans une école de l’Ivy League, parce que rien dans le monde du travail –peu importe le domaine- ne surpasse les connexions et les références. Rien.
Un autre point à considérer, comme toujours, c’est le coût. N’oublie pas à quel point il est facile de créer une équation basique par rapport aux coûts d’une école très chère, et d’une moins chère. Soustrais le coût prévu de l’école la moins chère à celui de la plus chère et demande toi si le coût additionnel est quelque chose que tu pourras supporter tout au long de ta vie professionnelle.
Par exemple, si tu payes 50000$ pour une maîtrise à Harvard et 15000$ pour une maîtrise à –je sais pas, l’Université du Massachussetts (UMass)- c’est une différence de 35000$. Après, demande toi –si je vais à Harvard, est-ce que je gagnerais 35000$ supplémentaires dans ma vie que je pourrais UNIQUEMENT rapporter au choix d’Harvard ? Si tu le penses, alors c’est super. Ensuite, demande toi si tu peux te permettre de payer de grosses mensualités pendant que tu essayes d’atteindre ce niveau de salaire. Si oui, alors vas-y.
Enfin, rappelle toi, évidemment, que les finances ne sont pas tout. Disons que tes recherches t’indiquent que non, tu ne gagneras pas plus d’argent avec ton diplôme d’Harvard qu’avec celui de UMass (ce qui n’est pas franchement possible, je sais, mais c’est hypothétique là). Le diplôme d’Harvard en vaut peut-être vraiment le coup pour faire ton bonheur, qui reste toujours le vrai but dans chaque décision, pas vrai ? Si Harvard peut te connecter plus facilement aux organisations à but non lucratif qui servent les pays du Tiers Monde et que c’est ton but dans la vie, alors tu as peut-être envie de rajouter quelques dollars à tes mensualités pendant 10-20 ans pour cette opportunité.
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C’est mon avis sur la chose. Que devrait faire Cassidy selon VOUS? Faites le nous savoir dans les commentaires ci-dessous.
Je m’en vais assister à des séminaires et peut être, si c’est possible, j’irai à la piscine et j’aveuglerai toutes les personnes présentes sur le site avec ma peau blanche de gamin du Dakota du Sud.
Oh, et compliments à ceux qui ont corrigé mes fautes hier. J’ai horreur des fautes et, bien que j’étais hyper pressé d’écrire l’article d’hier pendant ma connexion à O’Hare*, je n’aurais pas dû publier avant de l’avoir relu.
* Notes:
– Ivy League: conférence sportive de 8 universités du Nord Est Américain. Ceci dit, quand on parle désormais de l’Ivy League, c’est aussi pour signifier que ces universités sont parmi les meilleures du pays.
– Département d’Etat : équivalent du ministère des Affaires Etrangères
– O’Hare : Aéroport de Chicago.